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Dominique Grimaud
Portrait - Interview - Discographie - Expo virtuelle "SLIDE" Le site Web de Dominique Grimaud,
réalisé par l'association InterZones (mis en ligne en
Janvier 2002) : Dominique Grimaud débute en 1970 à Chartres avec le groupe CAMIZOLE. Inspiré par le Living Theater, le groupe qui compte une vingtaine de personnes se stabilise rapidemment autour de quatre ou cinq musiciens, qui passent volontiers d'un instrument à un autre et ne dédaignent pas l'emploi d'objets usuels (hache et bûches, rasoir sur guitare…). Ces agitateurs, à la musique assez difficilement identifiable, point de rock, point de jazz et encore moins de jazz-rock mais de l'improvisation totale avant tout, histoire que tout devienne possible, de la cuisine puis distribution au public de petits poids au lancer de pétards au moment le moins attendu, semblaient s'être fixé comme règle principale celle de ne surtout pas en avoir. Avec un nom pareil, il fallait bien s'attendre à des actes décalés, que ce soit la lecture de la bible, ou au concert de cinq minutes. A cette période, Camizole et d'autres groupes sont dans le refus du système, refusent donc à se considérer comme musiciens professionnels (si on subit les cadences infernales de l'usine, ce n'est pas pour tomber dans celles du rock-system) et font même preuve d'ironie quant à la marge dans de désopilantes biographies aux chapitres ainsi définis : "Plus underground que les plus underground", "Autant underground que les vrais underground", "De l'underground à l'overground" 1. Bref, Camizole vit comme à peu près tous les groupes, des projets de disques enterrés faute d'argent, peu de propositions, et se rend bien compte que les stratégies parallèles ne mènent pas très loin (de Chartres entre autres), alors quand le groupe rencontre Etron Fou, ils décident de fonder l'association "Dupon et ses fantômes" et de mettre en commun leurs informations. Les freaks de Chartres comme les qualifie Charlie Hebdo et les redoutables ardéchois 2, seront vite rejoints par d'autres groupes, dont les noms sont eux aussi tout un programme, soit Grand Gouïa, Au fond Du Couloir A Gauche, Nouvel Asile Culturel… et malgré l'intérêt porté par Chris Cutler, batteur de Henry Cow et fondateur du label Recommended Records, la chance ne sourira pas à Camizole et à ses pairs. Ils rencontrent en 1976 Gilbert Artman (Lard Free) et deux des membres de Camizole feront partie de l'ensemble Urban Sax, ce qui explique peut-être qu 'en mai 1978, Lard Free et Camizole fusionnent pour quatre concerts avant de chacun décider à cesser d'exister. L'aventure Camizole terminée, c'est le début en 1979 d'une autre radicalement différente – fini l'improvisation, désormais tout sera composé en studio -, qui aura pour nom Vidéo-Aventures. Dominique Grimaud jouera presque exclusivement de son synthi AKS, en épuisant toutes les possibilités avec la guitare et Monique Alba jouera des claviers, (encore analogiques à cette époque). Le duo, avec les participations de Guigou Chenevier, Cyril Lefèbvre, Jean-Pierre Grasset, Gilbert Artman enregistre en 1979, un 25cm "Musiques pour garçons et filles" qui paraîtra en 1981 sur Recommended Records et fait figure d'OVNI. En effet, la steel guitar de Cyril Lefèbvre est invitée sur des instrumentaux aux structures synthétiques ce qui donne une musique décalée et poétique, tout comme les titres et dédicaces des morceaux font preuve de non-sens et d'humour absurde. Ils retournent enregistrer en 1981, toujours accompagnés de Guigou Chenevier, Cyril Lefèbvre, Gilbert Artman (qui signe cette fois-ci la production et les arrangements) et de Jac Berrocal (fini les instrumentaux), Sophie Jausserand (piano) et Daniel Deshays (enregistrement et bandes). . Le 33 tours "Camera (in focus) – Camera (al riparo)" paraîtra seulement en 1984 sur le label Tago Mago, et c'est un disque consacré aux mondes parallèles (si l'on s'en tient aux dédicaces ), ou bien aux double sens (cela est si bien réussi que la pochette ne présente ni recto, ni verso, idem pour la pochette intérieure, et on ne sait par quel côté attaquer le vinyl), ou encore à des situations improbables. Un disque déroutant, tant comme le premier il ne se laisse enfermer dans aucun style particulier, au contraire le duo prenant plaisir à explorer différentes voies musicales sans s'appesantir. En 1988, ils s'attèlent à la réalisation d'un projet musical sous forme de deux cassettes, contenues dans un boitier vidéo. "Moonbean movies", avec les participations de Guigou Chenevier, Sue Garner, Han Buhrs et quelques autres, initialement prévu pour Tago Mago verra le jour en 1991 sur le label italien ADN, et sera l'ultime développement de ces aventures vidéo définitivement cinématographiques. Il
faut alors attendre 1995, pour que le duo aille rejoindre outre-atlantique
Sue Garner (Fish & Roses, Run On) et Rick Brown (Les Batteries avec
Guigou Chenevier et Charles Hayward, V. Effect, Fish & Roses, Run
On) et enregistre sous le nom Peach Cobler un cd prénommé
"Georgia Peach", où l'on voit Dominique Grimaud abandonner provisoirement
le synthi AKS pour la steel guitar.
Depuis,
il poursuit son chemin seul – enfin pas vraiment, il apprécie
toujours les rencontres et collaborations-, et crée Slide en
mai 1998 lors du festival Musique Action de Vandoeuvre-lès-Nancy.
Muni de sa steel guitare et d'une guitare électrique préparée,
il invite chaque soir pour des "concerts de poche" 4
des musiciens dans cette installation sonore et visuelle qui évoque
le camp nomade, puis s'entoure des mêmes en studio durant l'hiver
1998/99 pour enregistrer. S'ensuit un long et patient travail de mixage
5 et l'album Slide voit le jour en 1999 sur
le label Vand'Oeuvre 6. Slide est composé
de cinq plages, de durées à peu près égales
–9 mn-, et tous les titres ont une structure de départ similaire.
Aussi le mixage a une grande qualité, celle de brouiller les
pistes (ne cherchez pas de jeux de mots !) et ainsi de proposer un disque
d'une grande fluidité, où l'on ne cesse de s'interroger
quant aux relations entre le blues, cet ailleurs sublimé et les
pratiques actuelles de l'improvisation, Dominique Grimaud enrichissant
le champ sonore d'expériences diverses à la guitare préparée.
Le disque contient deux titres, "Variations sur You got to move" (Mississippi
Fred McDowell) et "Whistlin'blues" (Reverend Gary Davis), qui ne sont
en aucun cas des reprises mais plutôt des réappropriations,
tant Dominique Grimaud nous fait partager un paysage sonore singulier
et personnel.
Depuis, il a présenté Slide à Avignon et souhaite que ce projet continue à vivre, écrit toujours dans Revue & Corrigée, participe évidemments à Urban Sax et ne manque pas de projets. Alors, souhaitons-lui bonne chance et longue route ! C'était
les 26, 27 et 28 mai 2001 : Installation
"Slide" sonore et visuelle au Jardin Moderne,
Notes 1 : Un Certain Rock (?) Français volume 2, p. 26. Retour au texte 2 : Interview à ne pas manquer de Guigou Chenevier dans Revue & Corrigée n° 45, septembre 2000 (Association Nota Bene, 25, rue docteur Bordier, 38100 Grenoble). Retour au texte 3 : Où l'on voit aujourd'hui encore que les oublis ne sont toujours pas réparés par les successifs dictionnaires du rock. Cependant Spalax, poursuit son impeccable travail de rééditions (Spalax, 10, rue des feuillantines, 75005 Paris). Retour au texte 4 : Un des rares espaces où Dominique Grimaud s'est exprimé au sujet de Slide est Le Canard, journal édité par l'association Emil 13 (Association Emil 13, 14, rue du Cheval Blanc, 54000 Nancy).Retour au texte 5 : Se reporter à la rubrique de Jacques Debout dans Revue et Corrigée n° 39. Retour au texte 6 : Que dire sinon que depuis Vand'œuvre a poursuivi son travail en éditant plusieurs diques (Sophie Agnel, Quatuor Hêlios et Body Parts de Nick Didkovsky et Guigou Chenevier), qui tous à leur mannière interrogent la pratique de l'improvisation en la confrontant à d'autres axiomes. Vand'œuvre
: http://vdo.fr.st
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