Un
groupe qui ferait passer Lightning Bolt pour un groupe de pop
coréenne... Une dose salutaire de Free orgiaque intensif,
répétitif et obstiné. De la Fire music idéale
pour faire griller les châtaignes.
«
Le
trio BGZ nous offre une improvisation très très
énergique et puissante, une performance qui doit aussi
beaucoup au free jazz bien sûr. Au free jazz, mais aussi
à la noise, deux catégories intégrées
mais auxquelles ils échappent, formellement en tout cas.
Noise car lénergie ne sessouffle jamais, BGZ
est toujours à fond, la section rythmique ne respire pas,
la tension est toujours maximale, et le saxophone est un long
cri ininterrompu. Mais la référence au jazz est
en même temps bien plus discrète (bien que présente
comme on peut lentendre dans les phrasés coltraniens
du ténor autour de la seizième minute), elle se
confond avec les influences de musiques extrêmes comme la
noise, ou le punk. Cependant, il ny a pas de place ici pour
une réactivité formelle et réfléchie
comme dans limprovisation libre, tout se joue dans lurgence,
dans un cri primal et rituel, un cri qui provient du corps avant
tout (...) énergie pure et musique organique, où
les trois instruments se confondent dans un joyeuse orgie bancale
et chaotique. » (Julien Héraud, Improv Sphere)
Un avant-goût
:
THOMAS
LE CORRE
guitares
Issu
des maquis sonores bretilliens après une foultitude de
pas de côté dans le pays d'Hennebont ou au Gabon,
macéré dans la marmite de la noise des années
1990-2000 à l'instar de ses compères de l'asso KFuel,
Thomas Le Corre officie depuis 1996 comme guitariste-ferrailleur
au sein des vénérables piliers
Møller-Plesset, de Djudd avec le batteur Erwan Cornic
(Trombe), comme
bidouilleur sonore aux côtés de Misstress
Bomb H dans Third Pole et dans une palanquée d'autres
hybridations aussi délicieusement inavouables que fondamentalement
obliques.
Influencé tout autant par le contrepoint du choro du compositeur
brésilien Heitor Villa-Lobos que par Crass ou Captain Beefheart,
Thomas déconstruit méticuleusement la guitare dite
classique avec un art consommé de la retenue, du "It"
à la Jack Jerouac et du haïku charnu, en artisan solitaire
mais très peuplé à l'intérieur.
Après
avoir promené ses volutes de nylon sur des dessins projetés
de Nylso, son fantabulesque opus vinylique "Finished"
sorti un peu avant l'été chez In My Bed nous livre
un florilège d'une douzaine de pépites, fragments
d'amnésique en forme de fresques arabo-andalouses ou évocations
d'aventures inouïes propres à « faire rougir
un homard ou un oeuf » (Erik Satie), qui relient John
Fahey à Chris Brokaw, le folk cosmique de Robbie Basho
et Jack Rose aux improvisations hirsutes de Fred Frith, le pointillisme
chatoyant de Sarah Louise aux fulgurances du bon docteur Eugene
Chadbourne. Un disque aussi somptueux qu'insaisissable, dans le
droit fil de la série
Imaginational Anthems du label Tompkins Square et autres cuvées
Vin Du Select Qualitite.
«
Le vent est un son très difficile à obtenir.
Ça change toujours» tempêtait Don Van Vliet.
Le 24 octobre
Thomas Le Corre captera ces vents qui balayent la Grève
!